samedi 31 mai 2014

LETTRE OUVERTE AUX ACOUPHENIQUES


Au risque d'en décevoir plus d'un, je suis intimement persuadée qu il n'existera jamais de traitement miracle et unique pour faire disparaître les acouphènes ; par conséquent il est inutile de perdre son temps et de dépenser des sommes folles dans l'espoir de s'en débarasser. L'acouphène est bien souvent un problème multi-factoriels ; aussi il faut rester ou devenir pragmatique,et se dire, après
les examens médicaux écartant les pathologies médicales,que ce n'est pas grave et que cela ne
réduira pas votre durée de vie, ensuite qu'il va falloir faire avec,s'il part tant mieux,s'il part et revient
puis repart c'est pas si mal,s 'il reste, le relativiser,l'oublier.

Ici il va falloir s'adapter et continuer à vivre comme bien des personnes le font alors qu 'elles sont
privées d'un sens ou d'un membre.
La meilleure solution est de travailler sur vous avec un acouphénique qui a dépassé le problème,une
personne qui est passée par tous les stades,l'affolement,la déprime,le désespoir et qui finalement a
fait de son acouphène une force et j'oserais même dire un ami !

C'est facile à dire rétorqueront certains et pourtant c'est possible et je vous parle ici d'une expérience
vécue et non d'un délire intellectuel.

J'ai beaucoup de compassion et de sympathie pour les acouphéniques car ils sont passés de l'autre
côté du miroir,un jour ils étaient comme tout le monde et le lendemain ils étaient en enfer,seuls,
enfermés avec un monstre qui les taraude jour et nuit et que personne n'entend à part eux !

Pour la personne qui souffre peu importe l'origine du problème car même si on la connait cela
n'avance bien souvent à rien.
...c'est une démolition physique et morale,il faut s'armer de courage pour vivre au quotidien,faire des efforts
surhumains pour donner le change et continuer à assumer sa vie familiale et sociale.Cette souffrance est un
véritable martyr ,incompréhensible pour les autres,elle peut entraîner le repli sur soi et la dépression,mais le
grand espoir est que lorsque l'on dépasse cette épreuve on en ressort grandi avec une force intérieure
inimaginable,un amour de la vie et une empathie accrue"

On ne guérit pas d'un acouphène,on s'y habitue,il devient un ami qui s'éloigne et qui revient pour nous indiquer
que notre hygiène de vie est déplorable,que notre santé va mal,que nous avons abusé de nos forces,que notre
sang est surchargé en toxines....etc...,BREF heureusement qu'il est là car même s'il est parfois pénible il ne
présente aucun danger pour notre santé voir même si on l'écoute il nous évitera les maladies graves et
dégénératives!
Pourquoi en veut on à l'acouphène?en effet si on s'était plus "écouté"il ne serait jamais apparu,maintenant qu'il est là il va falloir l'apprivoiser et se calmer,ne pas se rebeller contre lui,ça ne sert à rien, il sera le plus fort.Pour le dominer,il faut prendre le dessus et lâcher prise.

En ce qui me concerne j'ai été déclarée acouphénique sévère avec un bruit aigu et sans interruption dans l'oreille gauche avec cerise sur le gâteau:hyperaccousie.
Je ne vous ferai pas perdre votre temps en racontant mon parcours car vous le connaissez tous, la seule chose à retenir c'est que j'ai mis deux mois à dominer ce problème,qu' il est toujours là mais que parfois il disparaît.
Enfin, que je ne me rends même plus compte du moment ou il disparaît, car quand il est plus présent je m
interroge sur mon équilibre de vie et j'examine ce qui ne va pas à l'intérieur et à l'extérieur de moi ;mais mon
objectif n'est plus de le faire disparaître puisqu'il fait partie de moi comme un baromètre interne,bref c'est
devenu un outil de connaissance de soi très utile.

J'ai la chance d'être Master spécialiste en Sophrologie Caycédienne, aussi je peux affirmer que la Sophrologie est d'un grand secours pour vivre avec un acouphène, elle permet dans la phase aigue qui suit son apparition de retrouver calme et sérénité,de prendre le dessus et cesser de paniquer.Avec une pratique régulière de la sophrologie on change son regard et on retrouve l'équilibre perdu

Enfin Il faut savoir que l'on se trouve en présence de mécanismes PHYSIO-BIOLOGIQUES et
PSYCHOLOGIQUES.
1/ Composante sensorielle : traitée par un appareillage auditif spécifique
2/ Composante comportementale : traitée par la Sophrologie, l'ostéopathie, prise en charge posturale, visuelle,
A.T.M., etc...
3/ Composante affectivo-émotionnelle : traitée par la respiration synchronique sophrologique, prise en compte
de la dépression réactionnelle
4/ Composante cognitive : traitée par la sophrologie, la dédramatisation de l’acouphène, l'attitude positive de
l’équipe thérapeutique, la suppression des « faux concepts », l'intégration de l’entourage familial.
Frédérique Pezrès

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